La fondation de l’hôpital

En l’an 1297, le baron d’Ancenis Geoffroy fonda l’Aumônerie-Maison–Dieu (1) à l’angle de la rue du collège et de la rue Georges Clémenceau (actuel lycée Saint-Thomas d’Aquin). Cet hôpital devait servir à «recepvoir et herbreger les pauvres et spassans [passants] une nuict et les pauvres malades qui ils vouldront herbreger et pourvoir jusques à ce qu’ils soient garis [guéris] et qu’ils s’en puissent aller».

Le baron verse une rente pour le chauffage et les soins. En 1546, les bâtiments vétustes sont reconstruits et prolongés par une chapelle à l’entrée sud-est. En 1624, douze chambres ont été ajoutées. En 1640 un chirurgien a été gagé (2). Pendant les troubles de la Révolution de nombreux malades ont reçu des soins. En 1818, les religieuses de Chavagnes prennent en charge l’hôpital.

L’aumônerie-Maison–Dieu – dessin de Jean Coraboeuf, 1° prix de Rome de gravure.

L’hôpital s’agrandit au xixe siècle

En 1885, Ancenis accueillant alors un régiment, un hôpital militaire est construit : c’est le vaste bâtiment au Nord.

L’Hôtel-Dieu est resté en place jusqu’en 1910 et la chapelle fut démolie en 1912.

Vers 1900 l’hôpital devient trop exigu, il y manque une salle d’opération, comme en témoigne le docteur Michel : « Les tables où les non alités et les infirmes prennent leurs repas servent de tables d’opération. Pour être plus au large, on écarte les lits les plus proches. Dans la journée s’il fait beau, on envoie les malades qui le peuvent dans le jardin pendant l’opération. La nuit, les plus valides tiennent des lampes pour éclairer l’opérateur ; les malades alités ont la ressource de se cacher sous les draps (…).Faute d’un couloir suffisant pour faire passer les cercueils et conduisant à la salle des morts, les cercueils sont sortis des salles du rez-de-chaussée par la fenêtre ».

La chapelle de l’ancien hôpital, au fond l’hôpital militaire.

Le legs de Francis Robert

Des projets d’agrandissement sont préparés mais un événement inattendu modifie complètement ces projets. En 1900 décède Francis Robert (3).

Ancenien de naissance, il avait fait fortune dans le commerce des soieries et étoffes à Paris puis en créant des magasins à Lyon et à Londres. Célibataire il lègue sa fortune à la ville d’Ancenis.

Cette « manne » inattendue, deux millions deux cent soixante mille francs-or, permet à la municipalité dont fait partie le docteur Michel d’entreprendre des démarches pour transférer l’hôpital dans un lieu mieux situé et plus aéré.

Un vaste terrain de six hectares est acheté le long de la route de Paris : c’est l’emplacement actuel. Les constructions effectuées comprennent quatre pavillons dont un réservé aux militaires et, en retrait, trois petits pavillons permettent d’isoler les contagieux. Le tout est complété par une buanderie, une morgue, une chapelle (en 1911) et une ferme attenante de dix hectares.

La statue et la place Francis Robert, actuelle place Charles de Gaulle.

La statue ayant été fondue lors de la Seconde Guerre Mondiale, elle a été remplacée par un buste en pierre qui est situé dans un square Boulevard Pasteur, non loin de l’hôpital.

Un hôpital très actif pendant les deux guerres mondiales

C’est en grande pompe qu’il est inauguré le 9 octobre 1910.

Pendant la guerre de 1914-1918, Ancenis voit l’arrivée de nombreux blessés évacués du front.

Les sœurs de Chavagnes ont dirigé l’hôpital jusqu’en 1935, aidées des médecins locaux qui font si besoin appel à des chirurgiens de Nantes ou d’Angers.

En 1936, annexé à la salle d’opération, est installé le service de radiologie. En 1938, est décidée la séparation de la ferme.

Pendant la Seconde Guerre mondiale arrivent des malades évacués des hôpitaux parisiens.

L’hôpital en construction

RÉNOVATION & AGRANDISSEMENT de l’hôpital

Après la Libération, d’importants travaux sont entrepris à l’hôpital et un dispensaire antituberculeux est installé.

En 1946, le docteur Bianchi, nouveau chirurgien, participe à la modernisation du service de chirurgie. Un nouveau pavillon est construit à l’est en 1953. Il était destiné aux malades tuberculeux et sert actuellement au service des soins de suite et de réadaptation.

Un second chirurgien, le docteur Lemerle, arrive en 1960. Après la rénovation du bloc opératoire en 1966, la construction de nouveaux locaux d’hospitalisation et de chirurgie est réalisée en plusieurs étapes de 1967 à 1975 et la maternité est transférée dans des bâtiments neufs en 1975.

Pavillon d’opération et Bâtiment central (côté nord)

(1)Pierre Boquien, « Histoire de l’hôpital d’Ancenis », dans Histoire et patrimoine au Pays d’Ancenis, 2000, n°15, p. 29-43.

(2) Philippe-Jean Hesse, « Un hôpital local au temps du Roi Soleil », dans Histoire et patrimoine au Pays d’Ancenis, 2000, n°15, p. 44-51.

(3) Micheline Bouhyer, « Il y a 100 ans disparaissait Francis Robert », dans Histoire et patrimoine au Pays d’Ancenis, 2000, n°15, p. 52-60.

La revue « Histoire et patrimoine au Pays d’Ancenis » est disponible à la cafétéria de l’hôpital.

Page réalisée en coopération avec l’Association de Recherches sur la Région d’Ancenis (ARRA). Tous nos remerciements à Monsieur Perrouin